2.3 Les déterminants de l’investissement
Cette partie a pour objectif de réfléchir à ce qui déclenche la décision d’investir de la part de l’entreprise. C’est une décision qui est réfléchie car elle a un coût important (emprunt par exemple) et doit donc se traduire par un succès (hausse des ventes, augmentation des parts de marché …). Il s’agit donc pour l’entreprise de prendre la bonne décision : investir ou pas.
L’investissement dépend de la demande.
Une entreprise a pour objectif de satisfaire une demande : soit en augmentant les capacités de production si l’offre est trop faible par rapport à la demande, soit en proposant de nouveaux produits ou des innovations sur les produits qu’elle vend.
S’il n’y a pas de demande, il est inutile d’investir (bien entendu l’entreprise avec la publicité et le marketing va “créer” la demande, mais il faut qu’elle préexiste dans une certaine mesure à ces outils de vente.
Donc l’entreprise regarde l’évolution des débouchés et lorsqu’elle anticipe une croissance durable de la demande, alors elle investit. Keynes a formalisé cette notion de demande anticipée sous le vocable “demande effective”
Lire le document 4 p61 et p67 le principe de l’accélérateur (que nous reprendrons en TD)
Deuxième catégorie de déterminants de l’investissement : les variables financières.
L’investissement représentant une dépense, un coût et un pari sur les recettes futures, il est nécessaire de se demander si l’entreprise peut supporter ce coût (même s’il s’agit d’autofinancement, l’entreprise aurait pu décider d’utiliser l’argent pour un autre investissement).
Un élément essentiel est la capacité d’endettement de l’entreprise. On ne peut pas s’endetter sans fin, il y a une limite qui est la fragilisation de l’entreprise. L’entreprise doit donc évaluer le niveau maximum d’endettement qui lui permette de ne pas se fragiliser.
Pour cela, elle dispose de plusieurs indicateurs : le taux de marge (p69) , c’est un indicateur de la répartition de la valeur ajoutée donc de la richesse produite par l’entreprise ; la rentabilité (p69) c’est à dire ce que rapporte un capital investi, le revenu produit par le capital ; la profitabilité (p71) rapport entre la rentabilité financière et le taux d’intérêt réel (on espère obtenir plus en investissant que si l’on plaçait les capitaux. De cette dernière notion découle l’effet de levier (p70) qui montre que la dette peut être plus utile à l’entreprise qu’un autofinancement.
Troisième déterminants : le coût relatif des facteurs de production (cf. document 1p63)
Un investissement peut occasionner une substitution du capital au travail. Il faut dans ce cas que le coût de l’investissement soit inférieur à l’économie réalisée par la disparition de la main d’œuvre.
Enfin, ce n’est pas véritablement un déterminant mais c’est un élément qu’il faut prendre en considération si l’on décide d’investir :
2.4 Le rôle de l’Etat
Il existe deux dimensions principales :
– l’Etat investit par stratégie (pour obtenir l’autosuffisance alimentaire, pour se défendre en fabriquant des avions ou des armes) ou parce qu’il s’agit de situation de monopole naturel. C’est à dire que les coûts fixes sont trop élevés pour être supportés par une entreprise privée (pas de rentabilité), on peut prendre l’exemple des routes.
– l’Etat incite les entreprises à investir : parce que l’investissement génère de la croissance laquelle permet d’enclencher un cercle vertueux qui améliore le bien être de la population. Ainsi l’Etat va mettre en place des politiques d’incitation : zones franche (pas d’impôts, des formalités administratives simplifiées …), des réductions d’impôts, des exonérations de charge (par exemple la réduction de la TVA pour les restaurateurs devaient déboucher sur des créations d’emploi, de la modernisation de l’outil de travail …)