En avril, le déficit commercial de la France a atteint 3 milliards d’euros, soit 1,4 milliard de moins qu’en mars, selon les chiffres publiés vendredi 5 juin par les Douanes. Les exportations poursuivent leur progression (+ 1,4 % après + 0,8 % en mars) et les importations diminuent fortement (– 2,1 %). Conséquence : le déficit cumulé des douze derniers mois se limite à 50 milliards d’euros, alors qu’il était encore de 54,2 milliards en 2014.
Cette bonne performance doit beaucoup à la baisse des achats en hydrocarbures et à une hausse des ventes aéronautiques (livraisons d’Airbus). Mais le recul de l’euro y est pour beaucoup. En dépit de son rebond de cette semaine, la monnaie unique accuse une baisse de près de 20 % par rapport au dollar en un an, à 1,12 dollar, et de quelque 10 % par rapport à l’ensemble des devises internationales. Un reflux accéléré depuis l’automne 2014 et l’annonce du méga-plan d’achat de dettes souveraines par la Banque centrale européenne (BCE), qui augmente la quantité d’euros en circulation. La perspective d’une remontée des taux directeurs américains dans le courant de l’année, qui pousse le dollar à la hausse, affecte aussi mécaniquement la monnaie européenne.
« C’est une véritable bouffée d’oxygène pour les entreprises exportatrices françaises », se réjouit Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). D’autant que « ce recul de l’euro intervient après une longue phase de hausse, quasiment depuis 2002. L’euro était arrivé à un niveau pénalisant…
LE MONDE ECONOMIE | 05.06.2015 à 11h40 | Par Audrey Tonnelier