– Nos 10 premiers partenaires, qui représentent les deux-tiers de nos échanges, restent majoritairement européens et développés mais comprennent désormais également 2 grands émergents, la Chine et la Russie.
– Cette structure géographique de nos échanges est liée à plusieurs facteurs classiques de développement du commerce international, parmi lesquels la proximité géographique et la taillede ces économies – mais aussi à l’union douanière européenne.
– Au cours des 10 dernières années, ce classement a assez peu évolué, avec toutefois une forte progression de la Chine, passée du 8ème au 4ème rang et qui a vu son poids dans nos échanges presque doubler.
– Le commerce franco-allemand distance largement les 9 autres flux bilatéraux, avec près de17% du commerce extérieur français, soit un poids plus de 2 fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement.
– En termes de solde, la France n’enregistre plus aujourd’hui d’excédent qu’avec 2 de ces 10 Etats, le Royaume-Uni et la Suisse.
– Nos échanges de biens sont constitués majoritairement de produits industriels, en particulier avec la Chine, l’Allemagne et les Etats-Unis, mais les produits agricoles et agroalimentaires occupent un poids significatif dans le commerce avec nos autres voisins européens (de 14% avec l’Italie à 24% avec les Pays-Bas). La Russie se distingue, la moitié de nos échanges avec elle correspondant à des importations d’énergie.
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1/ Nos 10 premiers partenaires, qui représentent les deux-tiers de nos échanges, restent majoritairement européens et développés mais comprennent désormais également 2 grands émergents, la Chine et la Russie :
8 économies développées, dont 7 européennes, parmi nos 10 premiers partenaires
7 des 10 principaux partenaires commerciaux de la France sont européens (cf. figure 1 ci-dessous), reflétant le poids encore dominant de cette région dans nos échanges extérieurs, dont elle représente près des deux tiers. 6 de ces pays appartiennent à l’Union européenne, 5 à la zone euro et tous sont les voisins immédiats de la France.
Les États-Unis occupent le 6ème rang. Au total, 8 de nos 10 premiers partenaires sont ainsi des économies avancées.
Cette situation s’explique par différents facteurs. L’un d’entre eux est le lien observé empiriquement dans le commerce international entre intensité des échanges d’une part et proximité géographique et taille des économies d’autre part (phénomène dit de « gravité »). S’y ajoutent, pour l’UE et les membres de l’Accord européen de libre-échange (AELE) comme la Suisse, l’existence d’une union douanière et, s’agissant de la zone euro, d’une union monétaire, de nature à favoriser le développement des échanges.
Au total, ces dix pays représentent près des deux tiers de nos échanges (65%).
Les partenaires commerciaux de la France en 2013 et leur poids dans le total de nos échanges (biens), en %
Source : Douanes, traitements DG Trésor. Exportations + importations. Sont nommés sur la carte les Etats représentant plus de 1% de nos échanges.
Figure 3 : Les pays fournisseurs de la France en 2013 et leur poids dans nos importations de biens, en % | Figure 4 : Les pays clients de la France en 2013 et leur poids dans nos exportations de biens, en % |
Une relative permanence de cette liste depuis 10 ans, avec toutefois une forte montée en puissance de la Chine et une légère érosion du poids des Européens
Ce classement reste proche de celui observé en 2003 (cf. figures 4 et 5 ci-dessous) :
– sa composition n’est modifiée que par lasortie depuis 2007 du Japon de la liste de nos 10 premiers partenaires, remplacé par la Russie à la 10ème place, qu’elle occupe depuis cette date ;
– l’Allemagne conserve à la fois sa première position, son poids dans nos échanges, qui n’a que très peu diminué (passage de 17,3% à 16,9%) et son écart avec nos autres partenaires, qui s’est même accentué ;
– l’évolution la plus marquante est la forte progression de la Chine, dont le poids dans le commerce mondial augmente fortement depuis son entrée à l’OMC en décembre 2001, et qui passe du 8ème au 4ème rang et fait plus que doubler sa part dans nos échanges, de 2,8% en 2003 à 6% en 2013, soit presque autant que l’Espagne ou les Etats-Unis ;
– les Etats européens ayant traversé des difficultés au cours des dernières années, l’Espagne et l’Italie, voient leur poids s’éroder ; celui du Royaume-Uni baisse également fortement, passant de 8,1 % à 5,4 %.
Figures 5 et 6 : Les 10 premiers partenaires commerciaux de la France : comparaison 2003-2013 (échanges de biens)
Source : Douanes, calculs DG Trésor
2/ Un poids de l’Allemagne nettement supérieur à celui des autres partenaires, des déficits avec l’ensemble de ces 10 Etats sauf le Royaume-Uni et la Suisse
Les relations commerciales bilatérales avec ces dix pays diffèrent par :
– le poids de chaque pays :
– le commerce franco-allemand distance largement les 9 autres flux bilatéraux, avec près de 17% de nos échanges, soit un poids plus de 2 fois supérieur à celui des pays qui suivent l’Allemagne dans le classement ;
– le commerce avec la Belgique et l’Italie reste important, compris entre 7% et 8% – niveau près de 4 fois plus élevé que celui du 10ème partenaire ;
– Chine, Espagne, Etats-Unis et Royaume-Uni ont un poids relativement proche, entre 5,5 % et 6,5 %.
– le sens du solde bilatéral :
Au sein de ces 10 pays, la France ne compte plus que 2 excédents en 2013, qui sont des pays européens hors zone euro : le Royaume-Uni, premier excédent commercial français, et laSuisse, avec laquelle l’excédent a toutefois été divisé par trois par rapport à 2012.
Les 8 autres soldes sont des déficits, reflétant le déficit d’ensemble du commerce extérieur français :
– la Chine : premier déficit commercial, qui a triplé en l’espace de dix ans et atteint près de 22 Md€ ;
– l’Allemagne : deuxième déficit français, toutefois en recul depuis le sommet historique de près de 20 Md€ en 2008, atteignant aujourd’hui 16,5 Md€ ;
– la Belgique : déficit apparu en 2004, en forte croissance depuis cette date, et désormais le 3ème déficit français (6,7 Md€) malgré une réduction en 2013 ;
– les Etats-Unis : le déficit est apparu en 2007 et a quasiment quadruplé depuis, notamment sous l’effet de l’appréciation de l’euro (5,8 Md€) ; il s’agit du 5ème déficit de la France.
– vis-à-vis de l’Italie, des Pays-Bas et de la Russie : les déficits ont perduré sur l’ensemble de la période, s’aggravant plus ou moins selon les pays. Aujourd’hui, l’Italie est notre 4ème déficit (5,9 Md€), accru par le fort repli de nos exportations vers ce pays. Les Pays-Bas constituent notre 6ème déficit (4,4 Md€), avec là encore un repli de nos exportations.
– avant 2011, la France dégageait un excédent avec l’Espagne, son 5ème grand partenaire de la zone euro. Le déficit (1,9 Md€) est lié notamment à la forte hausse de nos importations (+8% depuis 2010), alors que nos exportations stagnaient.
Figure 7 : Les 10 premiers excédents et déficits bilatéraux de la France en 2013 en (Md€)
Figure 8 : Les principaux excédents et déficits bilatéraux de la France en 2013 en (Md€)
– la nature des échanges :
– Avec 9 des 10 pays considérés, la grande majorité de nos échanges de biens portent sur les produits industriels (équipements mécaniques, produits électriques et électroniques, matériel de transports, autres produits industriels). Cela est surtout vrai pour la Chine (95 % des échanges bilatéraux), l’Allemagne (86 %) et les Etats-Unis (81 %).
– Avec nos voisins européens, le secteur agricole et agroalimentaire occupe également un poids important, s’agissant notamment des Pays-Bas (24 %), de l’Espagne (19 %), de la Belgique (17 %), du Royaume-Uni (16 %) et de l’Italie (14 %).
– Enfin, l’essentiel des échanges franco-russes (50 % des échanges bilatéraux) est constitué de produits énergétiques importés de Russie (qui contribue en particulier à hauteur de 15% à l’approvisionnement français en gaz). Ce poste est également important vis-à-vis de la Belgique (22,5%)[1].
3/ Des particularités propres à chaque relation bilatérale :
La relation avec l’Europe reste dominante et dégradée, avec un déficit multiplié par 10 en 10 ans vis-à-vis de la zone euro, malgré une amélioration sur la période récente
Les 6 pays de l’Union européenne parmi nos 10 principaux partenaires représentent à eux seuls près de la moitié des échanges français (48%).
L’Union européenne dans son ensemble reste notre principal partenaire commercial, représentant près de 60% de nos échanges, malgré une baisse tendancielle de ce poids depuis le début des années 2000.
Ce fort positionnement du commerce extérieur français sur une zone à faible dynamisme au cours de la période récente et, pour une grande part de la zone euro, en crise aigüe jusqu’il y a quelques mois, a pesé sur la demande adressée à la France, d’autant plus que notre commerce extérieur est peu tourné vers les économies émergentes de l’est de l’UE, à plus forte croissance de long terme. En particulier, la France affiche aujourd’hui un déficit élevé vis-à-vis des autres pays de la zone Euro (41 Md€ en 2013), qui a presque décuplé en 10 ans. Il ne commence à refluer, légèrement, que depuis 2012 (passage de 43,5 Md€ à 41,2 Md€).
Au total, la zone euro et l’UE sont les 2 seules grandes zones vers lesquelles les exportations françaises n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-crise.
Le déficit vis-à-vis des Etats-Unis se réduit en 2013
Depuis 2007, la France enregistre un déficit vis-à-vis des Etats-Unis, qui s’est cependant réduit en 2013, pour atteindre 5,8 Md€, principalement porté par la réduction des déficits en produits pharmaceutiques (2,2 Md€ après 2,6 Md€ en 2012) et en matériels de transport (1,3 Md€ après 1,6 Md€ en 2012).
Le déficit commercial avec la Chine reste important, lié en particulier à de fortes importations de produits informatiques, électroniques, électriques et textiles
Malgré une stabilisation de nos exportations vers la Chine, toujours portées par l’aéronautique (qui en représente 30%) et la bonne tenue de certains secteurs (vins et spiritueux notamment), la place de ce pays dans les chaînes de production industrielles mondiales et son fort positionnement sur les produits informatiques, électroniques, électriques et mécaniques (50% de nos importations en provenance de Chine), ainsi que sur le textile habillement (23%), produits fortement recherchés par les consommateurs français,portent notre déficit bilatéral.
A 26,1 Md€ en 2013, il est toutefois en réduction, après -27,7 Md€ en 2011 et -26,4 Md€ en 2012.
[1] Le gaz comptabilisé par les Douanes comme importé de Belgique est toutefois principalement en provenance de Norvège.
Source : Direction générale du Trésor public