Le gouvernement peut souffler. Selon le dernier «point de conjoncture»de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publié jeudi soir, la France devrait connaître en 2015 une croissance de 1,1%. Soit un tout petit peu plus que la prévision actuelle de l’exécutif (1%). Après un premier trimestre sur les chapeaux de roues (+0,7%) et un deuxième à l’arrêt (0%), l’économie devrait repartir de manière progressive, avec +0,2% au troisième trimestre et +0,4% pour les trois derniers mois de l’année.
«Pour l’ensemble des secteurs, le climat des affaires […] en septembre est au plus haut depuis quatre ans», note ainsi l’institut pour justifier sa prévision. La production manufacturière, surtout, après avoir «traversé un trou d’air au début de l’été» se redresserait «rapidement». En revanche, le bâtiment et les travaux publics continueraient de traverser un climat «dégradé». Car si les ménages devraient bénéficier d’une nette accélération de leur pouvoir d’achat cette année (+1,7%), «leur investissement en logement continuerait de reculer».
Inférieur à la moyenne de la zone euro
Cette bonne nouvelle sur le front de la croissance doit néanmoins être relativisée. D’abord parce que ce chiffre reste, comme l’année dernière, largement inférieur à la moyenne de la zone euro (+1,6% en 2015). Ensuite, et surtout, parce que ce redémarrage serait trop faible pour faire baisser le chômage.
Certes, la France créerait 41 000 postes dans le secteur marchand en 2015 (après -63 000 en 2014), auxquels il faut ajouter 55 000 emplois non marchands, essentiellement des contrats aidés. Mais ce rebond de l’emploi, «par ailleurs favorisé par le CICE et le pacte de responsabilité», souligne l’Insee, permettra tout juste de compenser l’augmentation de la population active. Autrement dit, le taux de chômage (10,3%) serait seulement stabilisé au second semestre. Pour une baisse «crédible» et «durable» du chômage, condition définie par François Hollande pour une candidature en 2017, il faudra donc attendre au moins l’année prochaine, où le gouvernement espère, cette fois-ci, 1,5% de croissance.
La croissance française est toujours aussi “instable”, la reprise économique ne se fait pas sentir. La France ne crée pas assez d’emplois pour stabiliser puis réduire le chômage. Dès lors la confiance, élément moteur de la croissance ne peut s’installer.
Il est probable que le suivi trimestriel de la croissance, ne crée pas les conditions favorables à la confiance. A scruter chaque évolution comme ci elle était vitale pour la suite, on instaure un climat de crainte qui n’est pas favorable à la croissance.
La croissance est une évolution de long terme, le trimestre ne correspond pas à cette définition
Shukuru