Les différentes formes d’investissement
L’investissement productif matériel et immatériel
Dans le langage courant, la notion d’investisse décrit une multitude d’opérations: on investit en bourse, dans l’achat d’une nouvelle voiture, dans l’éducation de ses enfants, dans l’acquisition d’un logement ou dans une nouvelle machine.
La définition économique est plus précise: c’est l’acquisition de biens de production. C’est un flux qui alimente le stock de capital.
Niveau microéconomique, la comptabilité la comptabilité’ privée identifie trois grands types d’investissement: les investissements matériels (terrains, constructions, machines, outillage..), les investissements financiers (prises de participation, achats de titres…) et certains investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce). La comptabilité nationale privilégie la notion d’accroissement du capital fixe.
La comptabilité nationale française définit l’investissement par la Formation brute de capital fixe (FBCF) : « les actifs fixes sont des actifs produits, corporels ou incorporels, utilisés dans un processus de production pendant au moins un an ». Il s’agit donc de l’acquisition de bâtiments, machines, logiciels, … dont la durée de vie est supérieure à un an.
Certaines dépenses de services peuvent également être assimilées à des investissements dans la mesure où elles accroissent la capacité de production de l’entreprise. Il en est ainsi des dépenses commerciales, de formation, de recherche-développement, que l’on nomme souvent « investissements immatériels ». Ceux-ci, quoique de présents dans les comptes des entreprises, demeurent exclus pour l’essentiel de l’investissement par la comptabilité nationale qui les considère comme des consommations intermédiaires (à l’exception notable des logiciels).
De même, la comptabilité nationale ne prend pas en compte dans la FBCF les investissements «financiers» (nationaux ou étrangers) qui constituent en fait des placements. […]
Pour situer les enjeux, la FBCF des entreprises françaises était de 164,6 milliards d’euros en 2000.
Les investissements immatériels hors FBCF (publicité, formation, recherche-développement) représentaient près de 42 % de ce montant.
Institut Rexecode, «Les déterminants de l’investissement », 29 octobre 2002
L’investissement brut et investissement net
L’investissement est un flux qui, durant une période déterminée, vient s’ajouter à un stock de capital fixe donné au début de la même période. Cet ajout n’aboutit cependant pas nécessairement à un stock de capital fixe plus élevé à la fin de la période. Il faut tenir compte en effet de la consommation (destruction) de ce capital fixe au cours de la période (usure, obsolescence’). L’investissement brut comprend donc l’investissement de remplacement (ou de renouvellement) du capital usagé et l’investissement net. C’est ce dernier qui accroît le stock de capital. Lorsque l’investissement net est négatif, on parle de désinvestissement. Hatier 2004
L’investissement de remplacement, de capacité et de productivité
L’investissement de remplacement représente l’acquisition de machines dans le but de renouveler le capital usé ou obsolète.
L’investissement de capacité correspond à une augmentation de la capacité de production. On installe de nouvelles machines, une nouvelle chaîne de montage, … pour répondre à une augmentation de la demande.
L’investissement de productivité ou de rationalisation a pour objet d’accroître l’efficacité du travail humain. Il peut parfois se traduire par le remplacement des hommes par des machines.
Dans la réalité, les trois formes d’investissement ont souvent tendance à se recouvrir. Il n’est pas toujours possible de séparer, dan une opération donnée, ce qui correspond à l’augmentation de la productivité et ce qui renvoie à une hausse de la capacité productive. Dans une usine par exemple, le remplacement d’une ancienne chaîne de montage par une nouvelle, robotisée et capable de produire plus, constitue à la fois un investissement de remplacement, de capacité et de productivité.
P-A. Corpron, l’investissement, cahiers français, N°315, 2003
Le financement de l’investissement
Il y a plusieurs modes de financement.
Dans le cas d’un financement interne ou autofinancement, les agents financent leurs dépenses à partir de leurs ressources, ce qui revient à dire qu’ils autofinancent leurs investissements grâce à leur épargne. Cependant, au niveau macroéconomique, on observe certains agents ont des ressources supérieures à leurs emplois (ou une épargne supérieure à leurs investissements) : ils dégagent une capacité de financement. C’est le cas des ménages et exceptionnellement des entreprises. D’autres sont dans une situation inverse. Leur épargne est inférieure à leurs investissements: ils ont un besoin de financement. C’est le cas des administrations publiques et, en général, des entreprises. Le financement externe permet la mise en relation des besoins de financement des uns avec les capacités de financement des autres, sous deux formes: directe ou indirecte.
Le financement direct, ou de marché, s’opère sur le marché des capitaux où les agents à besoin de financement émettent des titres: actions, obligations… sur le marché financier, titres de créance négociables sur le marché monétaire, achetés par des agents à capacité de financement.
Le financement indirect, ou intermédié, interpose un intermédiaire financier (essentiellement les banques) entre les agents: les uns effectuent des dépôts, les autres obtiennent des crédits, moyennant le paiement d’un taux d’intérêt. Ce financement est, pour partie non monétaire: les banques transforment des dépôts à court et moyen terme en à long terme; pour partie monétaire: les banques ont le pouvoir de créer la m qu’elles prêtent. Hatier 2005