L’économie française s’est contractée au deuxième trimestre, reculant de 0,1 %, selon un nouveau chiffre publié vendredi 23 septembre par l’Insee, qui estimait jusqu’ici que la croissance avait été nulle (0,0 %) sur cette période. Cette révision est faite à quelques jours de la présentation par le gouvernement du projet de budget 2017 qui table sur une hausse annuelle de 1,5 %.
L’institut, qui avait encore confirmé à la fin août une croissance de 0 % au deuxième trimestre, a abaissé cette prévision en raison de « l’intégration d’indicateurs indisponibles lors de la deuxième estimation et par l’actualisation des coefficients de corrections des variations saisonnières », a-t-il précisé lors de la publication de sa troisième et définitive estimation de la croissance au deuxième trimestre.
La performance au deuxième trimestre contraste avec la forte hausse du produit intérieur brut (PIB) au premier qui avait atteint 0,7 %. Ce sont les dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance française, qui se sont repliées à – 0,1 % entre avril et juin, alors que les prévisions précédentes tablaient sur une croissance nulle. Au premier trimestre, elles avaient connu une forte hausse de 1,1 %. Au deuxième trimestre, la consommation des ménages « recule tandis que leur pouvoir d’achat s’améliore, de sorte que leur taux d’épargne augmente », en passant de 14,5 % à 14,8 %, souligne l’Insee.
Les importations ont nettement reculé de 1,8 % au deuxième trimestre alors que les exportations ont connu une légère augmentation de 0,2 %. « Ainsi, le solde extérieur contribue positivement à la croissance du PIB », de 0,6 point, souligne l’Insee.
Selon l’Insee, le déficit public a diminué d’avril à juin. Le besoin de financement des administrations publiques (APU) a reculé de 0,2 point de PIB, atteignant 3,2 % du PIB (après 3,4 %), grâce notamment aux « recettes des ventes des fréquences 4G [qui] contribuent à réduire ce déficit à hauteur de 0,1 point de PIB ». Les dépenses ont, quant à elles, ralenti, en reculant de 0,9 % à 0,2 %,« après un premier trimestre dopé par le retour à la normale de la contribution de la France au budget de l’Union européenne », explique l’Insee.
Le gouvernement table sur une croissance de 1,5 % en 2016 et en 2017 pour revenir dans les clous européens l’année prochaine, avec un déficit public sous la barre fatidique des 3 % du PIB, malgré les nouvelles dépenses et les baisses d’impôt annoncées par l’exécutif. Cette prévision est en ligne avec les prévisions de la Banque de France, mais plus optimiste que celle du FMI (1,2 %) et de l’OCDE, qui l’a abaissé mercredi à 1,3 %.
Le Monde.fr avec AFP |
Une fois encore l’obsession de la croissance toute puissante à nous sortir de la crise et à faire notre bonheur est refroidie par de nouvelles prévisions revues à la baisse.
Il faut cependant considérer que les prévisions ne peuvent être exactes, que la marge d’erreur est aussi grande que le taux de croissance (quelques dixièmes de points). ainsi lorsqu’on annonce une croissance de 0,3 % elle pourrait aussi bien être supérieure à 0,5 % ou être égale à 0 %. Le fait de commenter ces prévisions de croissance trimestrielle n’a donc guère d’intérêt. La croissance par définition est un phénomène de long terme. Trois ou six mois en économie cela correspond à du court terme.
Par ailleurs, la croissance saint Graal n’a pas n’ont plus de signification. On ne retrouvera jamais les taux de croissance des trente glorieuses parce qu’ils étaient exceptionnels et que la structure de l’économie ne le permettra pas. Il est plus facile de connaître de la croissance lorsque c’est le secteur secondaire qui se développe (les emplois dans l’industrie, dans les usines sont nombreux, la valeur ajoutée produite est importante) que lorsque c’est le secteur tertiaire (la valeur ajoutée des service à la personne est faible).
Il serait plus judicieux de construire et de regarder des indicateurs de bien être, de niveau d’éducation ou de réduction des inégalités.
Shukuru