Plusieurs études récentes de l’Insee font état d’une réduction des inégalités en France, et viennent contredire les discours alarmistes sur un creusement perpétuel de celles-ci. Le coefficient de Gini, indicateur de mesure des inégalités de niveau de vie, est ainsi revenu au même niveau qu’avant la crise de 2008. L’étude sur l’évolution du patrimoine, parue lundi, fait aussi état d’une réduction, certes très minime, des inégalités entre 2010 et 2015. La pauvreté monétaire, quant à elle, est plutôt stable. Une chose est sûre, les changements observés en France n’ont rien à voir avec ceux qui ont cours aux Etats-Unis, où la spectaculaire envolée des revenus des 1 % les plus riches a fortement alimenté les débats pendant la campagne électorale. Comment, dès lors, expliquer que la perception des Français soit plus sombre que la réalité ? D’abord parce que, comme le souligne l’économiste Jean Pisani-Ferry, la demande d’égalité est plus forte en France qu’ailleurs. Ensuite, parce que, globalement, le niveau de vie a tendance à stagner depuis 2008, une durée sans précédent. Ce qui est source d’insatisfactions à tous les niveaux de richesse. Autre explication, plus politique : plutôt que de vanter les réalisations sociales du quinquennat (hausse du RSA, prime d’activité, etc.), la gauche s’est sabordée en faisant un procès en trahison au chef de l’Etat, accusé de trop soutenir les entreprises. Enfin, derrière ces données globales se cachent des inégalités entre générations, qui marquent les familles. Le rapport sur le patrimoine montre que les inégalités augmentent avec l’âge, jusqu’à 70 ans, avant de décliner. Les difficultés rencontrées par les jeunes pour se loger et intégrer le marché du travail inquiètent particulièrement. Seules des réponses à ces deux défis permettront de vaincre le pessimisme ambiant.
Le ressenti des inégalités
Article intéressant qui montre qu’il existe deux “aspects” de l’inégalité :
– un constat “objectif”, réalisé à partir d’indicateurs
– un ressenti subjectif
La difficulté pour un état réside dans le traitement de ces deux aspects de l’inégalité. Il est évident et urgent de traiter les inégalités, afin de les limiter. Mais cela repose sur leur mesure et l’efficacité de celle-ci. Ainsi la pauvreté absolu diminue mais la pauvreté relative semble augmenter. Est ce une bonne chose ,
L’état doit se préoccuper du bien être de ses citoyens. Or la perception des inégalités est essentielle à ce bien être. Si les ménages estiment que dans leur pays les inégalités augmentent, ils seront moins “heureux” (à moins d’être profondément égoïste) . Dans ce cas cela peut avoir des conséquences sur la productivité des travailleurs, sur la consommation, sur la confiance en l’avenir. Ces éléments pourraient être moins importants ce qui pourrait provoquer un ralentissement de la croissance !
La perception des inégalités est donc tout aussi importante que le niveau des inégalités.
Shukuru