TD 27 solidarité
Document 1
La protection sociale et l’Etat social se sont substitués au XXe siècle au recours à l’assistance, qui caractérisait auparavant les actions menées contre le paupérisme. Mais le regain de nouvelles formes de pauvreté, liées au chômage et à la précarisation de l’emploi, a contraint à revenir en quelque sorte en arrière, en inventant de nouvelles formes d’assistance. Même si celles-ci incluaient une intention d’insertion – le ” I ” de RMI -, ce retour s’est malheureusement révélé porteur de stigmatisation. Le ” droit des pauvres ” est donc devenu ” un droit pauvre “, écrit l’auteur, car les prestations servies au titre de l’aide sociale ont été perçues comme des prestations ” peu légitimes “, comme c’est le cas lorsque ceux qui reçoivent ne sont pas ceux qui payent.
Face à cette réticence, la collectivité a développé l’idée de contreparties, ou de conditionnalité, aux effets pervers redoutables. D’abord, parce que la pauvreté laborieuse est en quelque sorte institutionnalisée. Ensuite, parce que les couches populaires non bénéficiaires de l’aide sociale développent un ressentiment contre les bénéficiaires.
Le nouvel âge de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques, par Nicolas Duvoux
Le Seuil-La République des idées, 2012, Résumé dans Alternatives Economiques N°12 Mai 2012.
- Comment la société française a-t-elle évolué par rapport à l’exclusion ?
- Pourquoi cette évolution ?
- Qu’est ce que la stigmatisation des exclus ?
- A quoi servent les contreparties et quels sont leurs effets sur les individus ?
- Cette évolution de la société française permet-elle plus de solidarité ?
- Illustrez par un exemple cette évolution de la société vis-à-vis de l’exclusion
Document 2
En 2011, la part des dépenses de protection sociale représentait 33,6% du PIB, soit 672,5 milliards d’euros. C’est le principal poste de dépenses publiques en France.
Depuis la fin des années 1950, les dépenses de protection sociale ont fortement progressé, passant de 14,3% du PIB en 1959 à 24,5% en 1981, puis à 29,6% en 2006 et à plus de 30% depuis 2010.
Cette progression d’environ 19 points de PIB n’est cependant pas linéaire. Si l’on examine l’évolution de ces dépenses, on constate qu’elles ont fortement augmenté durant les années 1960 et 1970, ce rythme se ralentissant durant les deux décennies suivantes, pour se stabiliser à un niveau élevé depuis 2000.
De plus, l’évolution des dépenses de protection sociale n’est pas identique selon les postes de dépenses.
- Deux postes particulièrement importants sont en forte progression.
Le poste vieillesse-survie, qui comprend principalement le versement des pensions de retraite (de base et complémentaires), est passé de 5,1% du PIB en 1959 à 14,4% en 2010. Ce poste est particulièrement dynamique en raison des départs des classes d’âge nombreuses des baby-boomer et de l’allongement de la durée de vie des retraités.
Le poste santé a également fortement progressé entre 1959 et 2010, passant de 3,1% à 8,7%. Le remboursement des soins de santé est aujourd’hui la principale source de dépenses avec 155 milliards d’euros en 2009, suivi de la prise en charge de revenus de remplacement (indemnités journalières principalement) pour 10,8 milliards.
- Les autres postes de dépenses connaissent des évolutions différentes.
Certains connaissent une stabilisation, comme le poste maternité-famille qui, après avoir diminué entre 1960 et 1980 – en raison de la réduction de la taille des familles – se maintient à une moyenne de 2,5% du PIB depuis les années 1990. À noter : une part de plus en plus importante est consacrée aux prestations de mode de garde des jeunes enfants en raison de la démographie dynamique que connaît la France (780 000 naissances en 2013).
D’autres postes connaissent une augmentation corrélée aux aléas économiques, comme l’assurance chômage ou le poste pauvreté-exclusion, qui sont des prestations contra cycliques.
- Comment les dépenses de protection sociale ont-elles évolué en France depuis la fin des années 50 ?
- Expliquez cette évolution et ses causes pour chaque poste en donnant des exemples
Document 3 : Structure des dépenses de protection sociale en France en 2007 (en %)
- Bourgeois, M. Duee, « Les prestations sociales en 2007 »,Études et résultats, n° 665, octobre 2008.
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