On appelle effet Hawthorne les résultats, positifs ou négatifs, qui ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux, mais à l’effet psychologique que la conscience de participer à une recherche et d’être l’objet d’une attention spéciale exerce sur le sujet ou sur le groupe expérimental. Hawthorne est un faubourg de Chicago.
Au cours d’une expérience, faite vers 1925, dans une usine de la Western Electric Company, afin de mesurer les effets d’un meilleur éclairage sur le rendement des ouvriers, C.E. SNOW a fait les observations suivantes :
Première expérience.
Un groupe d’ouvriers, prévenus qu’une expérience est en cours, travaillent dans une lumière électrique relativement constante de 16 à 18 bougies (groupe de contrôle). Le groupe expérimental, également prévenu, travaille dans trois conditions différentes : même lumière que groupe de contrôle, lumière double, lumière triple. Le rendement des deux groupes augmente de façon similaire.
Deuxième expérience.
Le groupe de contrôle reçoit une lumière constante de 10 bougies. Le groupe expérimental commence à travailler à 10 bougies; on diminue progressivement la lumière, à raison d’une bougie à la fois, jusqu’à 3 bougies. Le rendement du groupe expérimental et du groupe de contrôle s’élève progressivement.
Troisième expérience.
L’éclairage habituel n’est en rien modifié. Périodiquement, des électriciens remplacent les ampoules électriques par des ampoules identiques, mais déclarent qu’elles éclairent mieux. Le rendement augmente.
Ainsi, il a été prouvé que tout changement des conditions extérieures peut provoquer des transformations de comportement, indépendamment de la nature du changement apporté. Bien des gains attribués à telle méthode “nouvelle”, à telles techniques audio-visuelles ou autres, ne sont, dans bien des cas, que des effets Hawthorne.
Aussi, R. ROSENTHAL suggère qu’en sicences humaines, on ne se limite plus à un seul groupe de contrôle (sans traitement expérimental), mais qu’on ajoute un groupe de contrôle de l’effet Hawthorne ne participant qu’à un simulacre d’expérience. Pareille recommandation est plus facile à formuler qu’à suivre. Selon nos observations, la meilleure façon de vaincre l’effet Hawthorne est d’attendre l’usure du temps. Car, passé le premier enthousiasme, la routine reprend ses droits. Ceci est confirmé par D. COOK qui a spécialement étudié les effets d’un essai de programme de mathématique nouvelle qui a duré deux ans. Bien que les instituteurs aient été remplacés par des maîtres spéciaux et que les élèves avaient été prévenus qu’ils participaient à une expérience, Cook considère que l’effet Hawthorne n’a pa influencé significativement les résultats.