Nous avons vu les théories cherchant à expliquer le changement social par l’existence de déséquilibres et de conflits. Le changement social est interne à la société. Celle-ci connaît des tensions permanentes, des groupes ou des classes se structurant pour mieux défendre leurs propres intérêts. Ces actions peuvent aboutir à de véritables ruptures.
Ces analyses sont basées sur la théorie marxiste (la lutte des classes est le moteur de l’histoire) mais certains auteurs s’en sont éloignés voyant au centre des luttes, d’autres enjeux que ceux qui découlent de la lutte pour la propriété des moyens de production..
MARX explique le passage des sociétéspar différents stades , chacun correspondant à un mode de production régi par une série de lois. Les lois modifient le système, créant les conditions de sa propre destruction. exemple ; le système capitaliste est condamné à cause de la baisse tendancielle du taux de profit.
DAHRENDORF reconnaît les apports de Marx mais préfère mettre au centre du conflit la recherche de l’autorité c’est à dire, la capacitéà exercer un pouvoir sur les agents. Il existe une division de la société entre dominants (détenteurs de l’autorité) et dominés (soumis à l’exercice de celle-ci). Il révise la notion de classe car le pouvoir dépend de la sphère dans laquelleon se trouve (professionnelle, religieuse, politique…) la constitution de la société ne peut donc se résumer à deux groupes.
TOURAINE pense qu’il existe un problème de validité de la théorie par rapport à l’histoire (historicité). L’opposition classe dominante/classe dominée provient de la détention par les premiers des moyens de production (comme Marx) mais aussi de l’orientation que les dominants imposent(modèle technologique, culturel…)
Les conflits viennent de la volonté de partager les prises de décision.
WEBER et BOURDIEU privilégient l’importance du symbolique dans la compréhension des rapports de groupe. Il existe un soucis de la distinction (appartenance à un groupe ou une classe) qui justifie l’adoption de conduites spécifiques.
On assiste à une évolution des conflits sociaux :
– les conflits du travail se modifient
Le nombre de journées de grèves diminue en France depuis les années 70, comme le nombre d’adhérents des syndicats. Les conflits du travail débouchent parfois sur d’autres formes d’organisation extérieures aux syndicats (coordinations)
– la transformation des conflits de classe
la structure sociale n’est plus clairement établie autour de deux pôles. Les classes moyennes apparaissentremettant en cause la théorie de Marx (moyennisation de Mendras et recul du conflit de classe)
Bourdieu pense que le conflit de classe existe toujours mais qu’il s’est déplacé et concerne désormais des enjeux symboliques.
– de nouveaux mouvements apparaissent
Les noirs aux Etats-Unis, les étudiants 1968, les féministes, les écologistes, les régionalistes…
Ces conflits concernent des valeurs,des pratiques sociales et culturelles et non plus la production et l’économie
Touraine y a vu le passage de la société industrielle à la société postindustrielle. Le mouvement ouvrier était caractéristique de la société industrielle, quel sera celui de la société postindustrielle
– l’action collective
Quelles sont les conditions d’émergence d’une action collective ? Mancur OLSON a montré que l’action collective n’existait pas uniquement parce que les membres d’un groupe partageaient un intérêt commun (problème du coût de la participation).