Quelque 29.300 demandeurs d’emploi sans activité se sont inscrits à Pôle emploi en novembre en métropole, marquant un 19ème mois consécutif de hausse. Les syndicats fustigent la “politique de rigueur” du gouvernement.
Les chiffres du chômage du mois de novembre sont tombés jeudi. Et c’est un record absolu depuis la création de ces statistiques : Pôle emploi a recensé 4,9 millions de demandeurs d’emploi. “La rentabilité financière prend le pas sur l’emploi”, a estimé sur BFMTV et RMC le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.
Mettant en doute la promesse jeudi de François Hollande d’inverser la courbe du chômage, il a indiqué qu'”l n’y a pas d’élément dans la politique gouvernementale qui laisse entrevoir qu’on va inverser cette courbe”. Bernard Thibault a ajouté qu’entre 6 et 7 millions le nombre de personnes “qui n’ont pas aujourd’hui les moyens de vivre décemment de leur travail”.
Concernant les négociations sur l’emploi qui vont reprendre le 10 janvier, le patron de la CGT a réaffirmé que son syndicat ne signerait aucun accord favorisant la flexibilité et la déréglementation. “Cela fait 25 ans qu’on accorde plus de flexibilité (..) Les licenciements d’aujourd’hui ne font pas les emplois de demain”, a-t-il lancé en référence au souhait du Medef d’obtenir des aménagements au droit du travail.
“Comme on est en croissance nulle, voire en récession, cela explique pourquoi cette situation du chômage se détériore”, a réagit de son côté sur RTL Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. En novembre, seniors et jeunes figurent toujours parmi les premières victimes. “Le chômage des jeunes augmente de 10 % en un, celui des séniors de 17 % en un an”, a-t-il ajouté.
“Il y a l’effet récessif, au niveau international, notamment au niveau européen, cela se pèse dans l’activité de l’économie française, mais il y a aussi la politique de rigueur qui accentue cet effet récessif et on voit la conséquence sur le chômage”, a expliqué Jean-Claude Mailly.
Autre chiffre inquiétant pour le syndicaliste : “Il y a de moins en moins de chômeurs indemnisés. Les gens arrivent en fin de droits et basculent dans les minima sociaux”. Mais bonne nouvelle : les demandeurs d’emploi qui ont été radiés des listes de Pôle emploi ne pourront plus l’être de manière rétroactive. Ils ne pourront donc se voir réclamer le remboursement des allocations indûment perçues, et ce à partir du 1er janvier 2013.
Si on inclut les personnes exerçant une activité réduite, le nombre des nouveaux inscrits grimpe à 30.400, soit un total de 4,61 millions (+ 0,7 % en un mois, + 9,2 % en un an) en France métropolitaine. En tenant compte des DOM, Pôle emploi recensait fin novembre 4,9 millions de demandeurs d’emploi, dont 3,38 millions sans aucune activité.
Source sur TF1 News 28 décembre 2012
On retrouve ici quelques éléments interessants :
l’opposition entre chômage keynésien (insuffisance de la demande) et chômage classique (coût du travail trop élevé). La rigueur suppose une limitation de la demande, et si les représentants syndicaux ne pensent pas que la politique de l’emploi est la bonne c’est qu’ils estiment que le chômage est keynésien et non classique.
La référence à la rentabilité financière conforme cette approche. Les entreprises préfèrent limiter leur masse salariale afin de dégager davantage de bénéfice ce qui permet d’attirer les investisseurs.
Le travail ne permet pas d’échapper à la pauvreté (travail précaire, travail à temps partiel subi …). Le nombre de pauvres en France ne cesse de croître, et on trouve désormais des travailleurs pauvres, ce qui n’existait pas il y a trente ans. Les salaires ne sont donc pas assez élevés.
Les négociations sur l’emploi (patronat / syndicats) sont difficiles voire impossibles car elles se feraient sur la base de l’augmentation de la flexibilité et donc au détriment des travailleurs. Ce que les syndicats ne souhaitent pas
Bref l’horizon n’est pas vraiment dégagé
Shukuru