Le chômage est un problème crucial dans notre société aujourd’hui. Il touche de plus en plus de monde, quels que soient la qualification, l’age, l’origine sociale …
Il est donc indispensable d’organiser une lutte efficace contre ce fléau.
Les théories économiques définissent deux types de chômage : le chômage classique et le chômage keynésien.
Le premier est du à un coût du travail trop élevé (salaire + charges sociales) ; le second provient d’une insuffisance de la demande.
Il faut donc identifier le type de chômage pour pouvoir le combattre.
Depuis la relance de 1981 (qui a pourtant eu des vertus puisque la croissance a été plus forte en France que chez nos principaux partenaires), les politiques keynésiennes ont été délaissées. Deux motifs essentiels à cet abandon : – le manque d’efficacité (la relance française avait fortement profiter à l’Allemagne) surtout dans un contexte d’économie très ouverte. En effet les consommateurs qui bénéficient d’un supplément de revenu vont acheter des biens et services qui ne seront pas nécessairement français.
– les conséquences inflationnistes de ce type de politique. Augmenter les revenus (directs ou indirects) créé une augmentation de la masse monétaire et si celle-ci ne correspond pas à une augmentation de l’offre, elle n’aura qu’un effet sur les prix.
– un troisième argument est utilisé par les économistes. Lorsque les revenus distribués augmentent, les individus rationnels que nous sommes anticipent une augmentation des impôts (en effet, l’Etat devra financer ces revenus sociaux et pour cela devra à terme accroître les impôts). Les ménages ne modifient donc pas leur consommation lors de l’augmentation des revenus générée par la politique économique.
Les politiques keynésiennes étant hors jeu, il reste les politiques de demande (allègement du coût du travail). Certains multiplient les attaques contre le coût du travail trop élevé en France par rapport à celui de ses principaux concurrents. S’il y a beaucoup de méthode coué et de mensonge dans cette antienne (dans l’industrie en 2011 le coût horaire du travail s’élève à 33 € en France, 34 en Allemagne et 35 aux Etats-Unis, source OCDE et INSEE et les différentiels de productivité justifiant des écarts de rémunération, la France étant un des pays les plus productif du monde), cette politique n’a pas permis de réduire ostensiblement le chômage en France. Même réflexion pour la flexibilité.
Le marché du travail se libéralise chaque année davantage et le chômage ne diminue pas.
le problème est donc ailleurs. Le chômage est structurel et ce sont les mentalités qui doivent changer. A commencer par les mentalités des chefs d’entreprise qui dans leur majorité, préfère ne pas investir et verser des dividendes aux fonds de pension qui les soutiennent. Si à court terme, ce fonctionnement est rationnel, il montre toutes ses limites à long terme.
L'”accord” patronat syndicat, signé cet semaine, qui doit permettre de développer la flexicurité en France, n’aura qu’un très faible impact sur le marché du travail. Il nécessite l’intervention de l’Etat qui est condamné par ces mêmes chefs d’entreprise (tendance Medef). Bref, ce n’est pas une avancée, et le chômage a encore de beau jour devant lui.
Pour citer un titre d’un livre de Louis Althusser : “l’avenir dure longtemps”, nous avons donc encore le temps d’apprendre de nos erreurs répétées.
Shukuru