Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
La croissance est un élément essentiel pour nos sociétés mais elle est difficile à contrôler. Elle est irrégulière ce qui nuit au bon développement de la société. Plusieurs éléments concourent à cette instabilité.
Un pays peut calculer sa croissance potentielle (elle correspond au niveau optimal de croissance que le pays peut réaliser compte tenu des facteurs de production et de leur utilisation). Cette croissance potentielle ne génère pas d’inflation incontrôlable. L’Etat doit donc limiter toutes les entraves qui nuiraient à la croissance et l’éloigneraient de la croissance potentielle.
Les politiques ont dès lors comme objectif de rapprocher la croissance réelle de la croissance potentielle, pour cela l’Etat pratique des politiques économiques (politique budgétaire expansionniste, politique fiscale, politique structurelle comme la politique industrielle, politique conjoncturelle).
Néanmoins, dans un cadre contraint (mondialisation, Union européenne), les marges de manœuvre des Etats demeurent limitées. Les Etats doivent par ailleurs lutter contre le chômage et les déficit publics en utilisant par exemple les stabilisateurs économiques que sont les dépenses publiques (service public).
Au delà de ce débat, on constate que la croissance n’est pas un phénomène régulier. Notre pays comme les autres, traverses des phases d’expansion et de récession. C’est ce que l’on appelle les fluctuations économiques.
Les économistes ont tenté d’analyser ces cycles et les ont caractérisés, en fonction de leur durée : cycle long pour Kondratieff (une cinquantaine d’années) ou plus courts pour Juglar (7 à 10 ans), encore plus courts pour Kitchin (18 mois). Ces cycles se superposent mais leur observation est souvent difficile. On doit également ici, citer Schumpeter et le cycle de l’innovation. L’entrepreneur innovateur est à l’origine d’une phase de croissance d’un cycle. Cette phase est renforcée par les grappes d’innovations et les entrepreneures suiveurs.
Ces fluctuations sont dues à différents facteurs qu’ils soient endogènes (utilisation du crédit, de l’investissement par les entreprises, sur production, destruction créatrice de Schumpeter …) ou exogènes (choc d’offre comme une explosion du prix des matières premières, choc de demande, cycle du crédit …).
Les chocs de demande sont des phénomènes qui bouleversent la demande soit de manière positive (fort accroissement) soit de manière négative (contraction).
Les chocs de demande déséquilibre le marché qui va réagir. Ainsi l’offre va être modifiée (fort investissement pour répondre à l’accroissement de la demande, ce qui pourrait créer un effet multiplicateur et accroître encore la demande … ou alors de l’inflation si l’offre ne peut pas s’adapter rapidement …. ou du déstockage).
Il existe également des chocs d’offre (positifs ou négatifs) qui vont eux aussi avoir des conséquences sur le marché. Modification de la combinaison productive (suite à une hausse ou une baisse des coûts de production liées à un choc d’offre), substitution vers d’autres produits (si les prix augmentent rapidement) ou au contraire hausse de la demande (cela dépend de l’élasticité de la demande par rapport au prix) si le choc d’offre génère une baisse des coûts de production qui peut être répercutée sur les prix de vente.
On voit donc que les chocs qu’ils soient d’offre ou de demande bouleverse les équilibres sur les marchés et que la réponses des offreurs ou des demandeurs a une incidence directe sur la croissance (renforcement ou ralentissement)
De la même façon les activités monétaires et financières peuvent engendrer des fluctuations économiques (comportements moutonniers des agents qui suivent les pratiques des uns, comportements spéculatifs qui provoque un surendettement des agents …).
Les banques amplifient ces comportements (la BCE avec les taux directeurs qu’elle pratique, les banques commerciales en accordant ou pas des crédits). Le cycle du crédit est dès lors corrélés aux fluctuations économiques.