Les Etats Unis ont décidé de tripler les droits de douanes imposés aux importations de roquefort.
Il s’agit d’une mesure de rétorsion, prise de manière unilatérale par ce pays. Cette mesure vie à munir la France, qui n’accepte pas les importations de boeuf aux hormones en provenance des Etats Unis.
Cette mesure est donc destinée à faire plier le gouvernement français pour qu’il modifie sa législation et permette à la libre concurrence de s’exercer.
Le processus est assez simple. En choisissant un produit “typique”, connu de tous, et en le taxant très fortement, les Etats-Unis freinent les importations de ce produit dans le pays.
Les producteurs de roquefort devraient réagir en demandant au gouvernement français de leur permettre d’exporter sans contrainte. Pour cela, il faut lever l’interdiction d’importation de boeuf aux hormones américain.
Les Etats-Unis pensent être dans leur droit en utilisant de telles pratiques. Ils utilisent le protectionnisme pour promouvoir le libre échange !
Le principe de précaution, derrière lequel se réfugie le gouvernement français, consiste à dire qu’un produit pouvant être dangereux pour la population, ne doit pas être commercialisé.
Le principe de libre échange s’oppose à ce principe de précaution : ce serait aux consommateurs de choisir si un produit peut être dangereux ou non à la consommation.
Deux arguments à opposer à cette vision des échanges :
– le consommateur est-il suffisamment informé pour faire un choix objectif
– le consommateur a-t-il un pouvoir d’achat qui lui permet de ne pas acheter un produit potentiellement dangereux pour la santé mais moins couteux qu’un produit “sain” (traçabilité de la viande en France ?)
“En 2007, 3.800 tonnes de roquefort ont été exportées à l’étranger, sur un total de 19.000 tonnes commercialisées cette année-là. Au niveau des exportations françaises, qui concernent une centaine de pays, les Etats-Unis arrivent en troisième position, derrière l’Espagne et l’Allemagne. Cette filière implique 4.500 producteurs de lait de brebis, plus 2.000 salariés qui travaillent pour sept fabricants de roquefort, et concerne l’économie de six départements du Sud-Ouest (Aude, Aveyron, Tarn, Lozère, Hérault, Gard).”
Le nouvel Obs . com 16 01 2009