Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
La mobilité sociale correspond au changement de position sociale au cours de la vie active d’un individu (intragénérationnelle) ou entre génération (intergénérationnelle).
C’est une notion importante dans une démocratie, car un forte mobilité sociale signifierait que les individus ne sont pas ou sont peu victime de déterminisme ; c’est à dire qu’ils sont maître de leur destin et qu’ils sont donc responsable de leur situation sociale.
Il existe différentes formes de mobilité dans nos sociétés : la mobilité géographique (résidentielle ou liée à une migration), elle peut être temporaire (Erasmus) …
La mobilité peut être verticale (ascension ou démotion) ; horizontale (lorsqu’on change de profession mais que l’on garde le même statut). Elle peut être voulue (choix des individus) ou subie (contrainte par l’évolution de la société)
On parle de mobilité brute pour évoquer la mobilité totale observée dans un pays. La mobilité peut être structurelle (évolution de la société comme la désindustrialisation ou la tertiarisation) ou nette (mobilité qui excède ce que requiert l’évolution de la structure de la population active)
Les tables de mobilité permettent de mesurer la reproduction sociale. Elles concernent les hommes de 40 à 59 ans (ce qui réduit nettement le champ d’observation). A partir des tables brutes, on peut construire des tables de destinées (que deviennent les fils de cadre ?) ou des tables de recrutement (d’où viennent les employés ?).
Les tables de mobilité permettent également de mesurer la fluidité sociale (mesure des chances d’accéder à une catégorie sociale). La fluidité se mesure en comparant la mobilité d’un groupe par rapport à celle d’un autre groupe. En fonction du nombre d’individus dans ces groupes respectifs, on peut déterminer la fluidité (les fils d’employés ont X fois plus de chance de devenir cadre que les fils d’ouvriers).
Lorsque l’on regarde la mobilité sociale en France, on constate qu’elle a tendance sur le long terme à augmenter, mais il s’agit le plus souvent d’une mobilité de proximité (employé / cadre) et d’une mobilité structurelle. Néanmoins la mobilité est également descendante. On constate avec le paradoxe d’Anderson que les diplômes ne préservent pas du déclassement (c’est d’ailleurs une peur qui se répand).
Les déterminants de la mobilité sociale sont multiples. L’école joue un rôle important dans la reproduction (cf. Pierre Bourdieu et le rôle du capital culturel) par le déterminisme qu’elle impose ou par choix (Cf. Raymond Boudon). La famille est un autre déterminant important de la mobilité (capital social)