Quelles politiques pour l’emploi ?
L’évolution économique de notre société se traduit entre autre par une évolution du marché du travail. En effet, avec le progrès technique, l’évolution du niveau de vie, l’augmentation de la qualification des travailleurs, la mondialisation … la demande de biens et services évolue. L’offre doit donc s’adapter. Comme la production est le résultat de la combinaison des facteurs de production (travail et capital), le travail évolue et le marché du travail se transforme.
Les taux d’emploi (rapport entre le nombre d’actifs occupés et la population active) se modifient (montée du chômage ces dernières années, législation sur les retraites, allongement de la durée des études qui retardent l’entrée dans la vie active).
La nature des emplois évolue (disparition d’emploi liés aux délocalisations ou au progrès technique ; apparition de nouveaux emplois). Schumpeter a théorisé la destruction créatrice : l’innovation portée par l’entrepreneur (le laser) va provoquer la disparition de certaines activités (les disques vinyles) et permettre l’apparition de grappes d’innovations (nouveaux produits par exemple utilisant le laser). Ceci va générer du chômage (disparition des emplois liés à l’ancienne qualification) et des emplois (nouveaux emplois dans le domaine de cette innovation.
La main d’oeuvre doit donc s’adapter le plus rapidement possible à l’évolution des demandes de travail émanant des entreprises (la diffusion du progrès technique dans la population est de plus en plus rapide).
Les courants libéraux de la pensée économique, estiment que le chômage est volontaire (les individus refusent les emplois proposés). Si le marché du travail fonctionne sans entrave, alors il n’est pas nécessaire d’intervenir pour aider les chômeurs puisque leur situation est de leur propre responsabilité.
Les Keynésiens (qui sont pourtant des libéraux) estiment qu’il peut exister un équilibre de sous emploi sur le marché du travail. L’anticipation de la demande par les entrepreneurs (la demande effective) n’est pas assez élevée pour permettre à tous les individus qui le souhaitent de trouver un emploi. dans ce cas, l’Etat doit intervenir par des politiques de relance qui permettront d’augmenter la consommation et donc la demande de travail des entreprises.
Pour lutter contre le chômage, il est donc nécessaire d’identifier le type de chômage présent.
– Le chômage classique est lié à un niveau trop élevé du coût du travail (il ne rend pas assez profitable l’embauche). Pour le résorber, il faut diminuer le coût du travail (soit baisser les salaires, soit baisser les charges sociales). Ce coût du travail trop élevé serait la cause des délocalisations.
– le chômage keynésien est lié à une insuffisance de la demande. Il est donc nécessaire d’augmenter les salaires ou les revenus de transfert pour permettre d’augmenter la consommation (il ne faut pas omettre l’élasticité de la demande par rapport aux revenus).
On évoque également, en France, un problème de flexibilité du travail qui justifierait le chômage. Les entreprises ne souhaitent pas embaucher car elles craignent de ne pas pouvoir se séparer de leurs employés lorsque l’activité ralentit. Le développement de la flexibilité se traduit, hélas par la montée de la précarité, de la pauvreté et de l’exclusion. Comme les salaires augmentent peu, comme les emplois à temps partiels se multiplient, une partie de la population active (surtout les moins qualifiés) se retrouve devant des difficultés pour vivre (même avec un travail).
L’intervention de l’Etat doit donc consister à faciliter la création d’emplois par les entreprises et à garantir des niveaux de vie décents au travailleurs. D’autant plus que le travail a un rôle intégrateur dans notre société. Il donne une identité, procure un revenu qui permet de consommer …