Deux articles intéressants qui montrent que des conceptions opposées peuvent exister dans un monde capitaliste.
D’une part, une grande enseigne en Suisse, qui décide d’augmenter les salaires de ses employés, de l’autre, des salariés qui attaquent en justice les syndicats qui veulent faire respecter el droit du travail.
Curieusement, en France, on ne s’interroge pas sur la responsabilité du patron de Sephora, qui en maintenant des salaires faibles pour ses employés, les contraint à travailler le soir.
Peut-on réellement croire que des individus sensés peuvent vouloir travailler jusqu’à 1h du matin le samedi, et qu’ils ne préféreraient pas être payer davantage et ne pas avoir des horaires de travail aussi contraignants.
Shukuru
Weinfelden, 29.09.2013.
Au printemps 2014, Lidl fêtera ses cinq ans de présence sur le marché suisse. L’entreprise saisit cette occasion pour remercier déjà maintenant ses collaborateurs d’avoir contribué à l’évolution très positive des affaires. « Non seulement les clients, mais aussi nos collaborateurs doivent profiter de notre évolution réussie en Suisse. Nos structures simples et nos processus efficaces nous permettent de proposer à nos clients les produits au meilleur prix. De plus, nous souhaitons nous distinguer par des conditions de travail très intéressantes au niveau du commerce de détail suisse », souligne Matthias Oppitz, Directeur Général de Lidl Suisse.
La hausse de la masse salariale de 2.50% comprend outre l’augmentation des salaires minimaux des augmentations de salaire individuelles conformément au système salarial. Ce montant n’inclut pas de moyens financiers supplémentaires pour d’éventuelles augmentations de salaire structurelles, par ex. en cas de promotion. Les salaires seront augmentés déjà le 1.12.2013. Ainsi, Lidl Suisse remercie ses collaborateurs au début des affaires de Noël.
Cent-un salariés du magasin Sephora des Champs-Elysées (VIIIe) ont assigné ce vendredi en référé les syndicats du commerce de Paris, qui ont obtenu en justice lundi la fermeture à 21h du parfumeur, propriété du groupe LVMH, au lieu de minuit ou une heure du matin.
Les avocats respectifs des salariés et de la direction de Sephora ont fait valoir que le personnel travaillant le soir allait subir «une atteinte immédiate au contrat de travail» à cause de l’action de l’intersyndicale du commerce, le Clic-P (CGT, CFDT, FO, Seci-Unsa, SUD et CGC). Dans la salle d’audience, dite «chambre des criées», une soixantaine de salariés étaient venus assister aux plaidoiries, vêtus de leur uniforme, un tee-shirt noir avec la marque inscrite au dos. Une trentaine de représentants syndicaux étaient également présents.
Les avocats ont également contesté la légitimité des syndicats du commerce, leur reprochant de n’avoir aucun représentant parmi les salariés du magasin des Champs-Elysées. Ils demandent au tribunal «condamnation des organisations syndicales à 100 000 € d’astreinte par jour et par organisation pour tout acte direct et indirect susceptible d’entraîner la modification de leur contrat de travail».
De leur côté, les avocats des syndicats ont jugé cette demande «farfelue» et estimé que Sephora «utilisait des salariés pour faire une opération de communication». La juge des référés s’est elle interrogée sur la «demande précise» des plaignants. «On ne comprend pas la décision de la cour d’appel, nous demandons juste de pouvoir continuer à travailler», a répondu lors de l’audience Olivier Martin, porte-parole de la CFTC, premier syndicat chez Sephora.
De son côté, Karl Ghazi, de la CGT du commerce, a regretté l’action des personnels de Sephora qui «sont là sur un affreux malentendu». «C’est l’ensemble des salariés du commerce qui est concerné par cette décision. Il s’agit bien de l’intérêt collectif des salariés et pas de la somme d’intérêts particuliers», a-t-il ajouté.