L’objectif des discussions est de rénover un métier qui a beaucoup évolué mais reste régi par des textes de 1950. Le ministère veut notamment supprimer des décharges qui, selon lui, sont dépassées, comme les «heures de cabinet» en histoire-géo (pour gérer le matériel, les cartes, etc.) et celles en prépas. A la place, il propose une pondération – une heure de cours en prépa valant 1,5, une heure en zone d’éducation prioritaire 1,1, etc.
Un prof de prépa doit donner dix heures de cours par semaine. Mais il a une heure de décharge lorsqu’il enseigne en deuxième année – car les élèves préparant les concours, il a plus de travail – et une autre heure de décharge lorsque les étudiants sont plus de 35 – soit la majorité des classes. La plupart des profs de prépas ont donc des «services» de huit heures auxquels il faut ajouter la préparation des cours et les corrections des devoirs, très lourdes à ce niveau. Ils font aussi souvent des heures sup et des «colles». Selon la Cour des comptes, ce sont les enseignants les mieux payés.
Pourquoi les profs protestent-ils ?
Dans une pétition qui avait recueilli hier 18 700 signatures, les protestataires réclament l’abandon du système de pondération. Ils estiment que s’il était appliqué, la grande majorité des profs de prépa perdrait de 10 à 20% de salaire. Ils dénoncent un projet «déstabilisant un système de formation qui contribue de façon significative à la création des forces vives de la nation» et «un incompréhensible et blessant manque de respect» vis-à-vis de personnels dévoués au service public. Les syndicats vont protester lundi au ministère où ils seront reçus dans le cadre des discussions en cours, et appellent à la mobilisation.
Véronique SOULÉ, Libération 28 novembre 2013