La part des CDD dans les embauches a atteint un nouveau record au quatrième trimestre 2013, à 83,7%, poursuivant une hausse quasi continue depuis la mi-2011, selon des données du ministère du Travail publiées mercredi. Le précédent record, 83%, avait été atteint au premier trimestre 2013. Avant la crise financière, au premier trimestre 2008, environ 70% des embauches se faisaient en contrat à durée déterminée.Selon la Dares, service d’études et de statistiques, la part des CDD dans les embauches augmente au troisième trimestre 2013 quelle que soit la taille de l’établissement : +0,3 point dans ceux de 10 à 49 salariés, et +0,7% dans ceux de 50 salariés et plus. La part d’embauches en CDD croît dans l’industrie (+1,4 point) et le tertiaire (+0,8 point). En revanche, le secteur de la construction est à contre-courant, avec une baisse de 3,2 points.
Sur un an, la part des embauches en CDD baisse dans la construction (-4,0 points) et dans l’industrie (-0,3 point), et augmente dans le tertiaire (+1,5 point). Depuis le 1er juillet dernier, en vertu de la loi sur la sécurisation de l’emploi, le coût de certains CDD, notamment ceux de très courte durée, a été surenchéri pour les employeurs par une majoration des cotisations chômage. Le gouvernement entend ainsi lutter contre la précarité.
En mars, le nombre des demandeurs d’emploi sans activité s’est stabilisé à 3,349 millions, un nouveau record. Au cours du mois, les fins de CDD ont représenté 22,7% des nouvelles inscriptions à Pôle Emploi.
AFP 30 avril 2014
Triste évolution, les entreprises n’ont aucune confiance ni en l’avenir, ni dans les travailleurs.
Embaucher en CDD, c’est craindre que l’embauche ne soit plus nécessaire à court terme. Si les entreprises ont ce comportement actuellement, c’est parce qu’elles craignent une évolution économique défavorable; Mais ce sont ces mêmes entreprises qui font la conjoncture. Pour reprendre Keynes, la demande effective détermine le niveau de l’emploi. C’est parce que la demande effective est faible que l’emploi l’est également. Le cercle vicieux est enclenché.
Pour les travailleurs, c’est un triste signal. On ne vous embauche pas en CDI parce que l’on ne sait pas ce qui se passera demain, ni vous êtes un bon travailleur (asymétrie de l’information); Mais, ce faisant l’entreprise bloque le travailleur dans la précarité. Quels projets pour un individu en CDD : pas de crédit. Le travailleur ne va donc pas consommer ou peu, ce qui ne favorise pas la croissance, ni la demande effective. Le cercle vicieux se poursuit.
Pourtant en 1986, l’autorisation administrative de licenciement a été abrogé, pourtant le droit du travail évolue vers davantage de flexibilité pour les employeurs.
Bref, le système est rouillé et la crise n’est pas encore terminée, si les entreprises continuent d’être aussi frileuses.
Shukuru