a Grèce, une exception européenne. Alors que tous les pays de l’Union européenne (UE) ont augmenté leur salaire minimal depuis 2008, Athènes a diminué le sien, selon les chiffres de l’office européen des statistiques (Eurostat) publiés jeudi 26 février. Exprimé en monnaie nationale, le salaire minimal a chuté entre 2008 et 2015 de 14 %. Après élimination des différences de niveau des prix, la baisse est de 12 %.
Les autres pays européens ont observé un mouvement inverse. Les hausses les plus importantes sur la même période ont été enregistrées en Roumanie (+ 95 %), en Bulgarie (+ 64 %), en Slovaquie (+ 58 %) et en Lettonie (+ 57 %), des pays où le salaire mensuel minimal est inférieur à 400 euros, selon les données d’Eurostat au 1er janvier 2015. En France, le salaire minimal a augmenté de 14 % depuis 2008.
Au sein de l’UE, la Bulgarie est le pays au salaire minimal le plus bas (184 euros). A l’opposé, le Luxembourg offre un salaire minimal de 1 923 euros, soit un ratio de 1 à 10. Toutefois, après ajustement des disparités de pouvoir d’achat, l’écart entre les Etats membres se réduit à 1 à 4, souligne Eurostat.
Dix Etats offrent un salaire minimal inférieur à 500 euros (Bulgarie, Roumanie, Lituanie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Slovaquie, Estonie, Croatie, Pologne), quand sept proposent un salaire supérieur à 1 000 euros (Royaume-Uni, France, Irlande, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Six Etats membres de l’UE n’appliquent pas de salaire minimal : l’Autriche, Chypre, le Danemark, l’Italie, la Finlande et la Suède.
Ces statistiques sont publiées alors que le débat sur le salaire minimal a été relancé en Europe, avec la volonté de la Grèce de le relever. Le gouvernement de gauche radicale de la Syriza d’Alexis Tsipras veut le porter à nouveau à 751 euros, le niveau qu’il avait atteint avant d’être réduit à 580 euros sous la pression des créanciers du pays. Mais certains ministres des finances de la zone euro sont contre, qui reprochent à la Grèce d’avoir un salaire minimal plus élevé que celui de pays n’étant pas sous perfusion financière.
La Grèce a mis en oeuvre la politique imposée par la troïka (FMI, UE et BCE). Malheureusement, la dette n’en fini pas de croître et le niveau de vie des grecs de diminuer (le pays a perdu un quart de son PIB en huit ans voir l’article http://www.slate.fr/tribune/67519/grece-pire-que-ce-vous-imaginez). La diminution du salaire minimum (a contrario de ce qui se passe en Europe), n’a eu qu’un effet néfaste sur l’économie : il a baissé le pouvoir d’achat.
Il est temps qu’on laisse la Grèce changer sa politique économique qu’on lui fasse confiance en lui prêtant de l’argent à des taux raisonnables …
Mais ce n’est pas pour demain
Shukuru